Il y a cent ans, Guido Calogero écrivait dans son « Compendio di storia della filosofia » des mots qui trouvent aujourd’hui encore un fort écho dans la pensée commune : il ne faut jamais demander aux mots la vérité des choses, mais seulement la documentation d’une certaine signification de certaines choses à un certain endroit et à un certain moment de l’histoire de l’humanité. Dix ans plus tard, le philosophe Dietrich von Hildebrand, initiateur avec Adolf Reinach du courant de pensée du réalisme phénoménologique, publiait son célèbre ouvrage Le détrônement de la vérité (récemment publié en traduction italienne chez Cantagalli avec une préface du sénateur Marcello Pera). Opposant farouche à l’idéologie nazie et antisémite, Hildebrand identifie dans cet essai le relativisme comme l’une des causes du détrônement de la vérité, puisqu’il ignore le principe de connaissance (qui est le principe du réalisme) selon lequel la validité ou la valeur d’une opinion dépend de sa “conformité” avec la réalité. Ce décalage entre les mots et la réalité, qui est le fondement de nombreuses idéologies, apparaît encore aujourd’hui en toutes lettres dans de nombreux journaux.
L’intention lors de cette rencontre est d’ouvrir un débat avec les personnes présentes sur la limite atteinte par la société occidentale contemporaine, afin de réfléchir aux principes qui conduit au bien-être social et à l’épanouissement, pour reprendre un terme de nature aristotélicienne, de ses composantes.