Une part importante de la création moliéresque est dévolue au genre singulier de la comédie-ballet, cet art total où musique, danse et théâtre s’allient pour éblouir le spectateur. Dans cette recherche, Molière aura deux collaborateurs musicaux principaux : Jean-Baptiste Lully, d’abord, Marc-Antoine Charpentier, ensuite. Or, chacun de ces deux hommes tisse avec l’Italie un rapport puissant. Le premier, Giambattista Lulli de son vrai nom, tentera sa vie durant de faire disparaître une italianité contraire à ses aspirations. Le second, au contraire, revient de Rome lorsque Molière en fait son associé ; il y a vraisemblablement étudié auprès de Carissimi et fréquente à Paris un cercle d’intellectuels italophiles.
Entre assimilation et innovation, entre opéra italien et ballet à la française, la comédie-ballet oscille. Quels en sont les enjeux artistiques ? Nous nous proposons d’explorer, en musique, cette part parfois négligée de l’art du grand dramaturge. Nous plongerons ainsi dans la France du Grand Siècle, mais - à travers elle - découvrirons au passage quelques Italies secrètes…